Stage Argentière

Récit écrit par Julie, Sarah et Emilien

Jour 1 - Objectif Argentière

Emilien, Sarah et moi prenons la route dès le vendredi soir.

Notre 1ère mission : réussir à faire rentrer tous nos bagages dans la Fiat 500 (gentiment prêtée par les parents d’Emilien :D). Mission réussie avec brio grâce à de nombreuses années de pratique du Tetris et aux gabarits des 3 compères.

En route direction Nancy, où nous faisons étape dans une somptueuse suite de F1. Nous passons une bonne nuit et reprenons tous des forces enfin surtout Emilien. #ronflements #boulequies.

Le lendemain matin, nous savourons un petit déjeuner dans une superbe boulangerie, la dénommée Feuillette, que nous vous recommandons vivement si vous passez dans les environs (mention spéciale à sa brioche) ! Nous démarrons notre périple d’environ 5h de route, en empruntant les beaux axes routiers Suisse, avec leurs paysages magnifiques (montagnes et Lac Léman) avant d'arriver par le col de la Forclaz sur Argentière, notre destination finale, aux alentours de 14h. Gaétan, Gaetano, Sébastien, Marc et Benoît sont déjà arrivés et profitent d'un bon petit repas à la terrasse d’un restaurant.

Saurez-vous nous dire où est le Mont Blanc ?

Nous papotons quelques minutes puis décidons rapidement d’aller faire une première sortie “mise en bouche” avec Gaétan, Gaetano, et Sébastien. Changement rapide sur le parking de la gare et nous voilà partie pour environ 1h30 (600mD+).

Nous explorons les environs du centre UCPA. La montée se passe tranquillement, on observe le Mont Blanc depuis les balcons; la descente est quant à elle un peu plus complexe. Assez abrupte, sur un partie boisée avec pas mal de vilaines petites pommes de pin roulantes :D Notre Président, expérimenté en (ultra) trail, nous prodigue des conseils bien avisés : en descente, il faut éviter de n'avoir d'appui que sur une jambe et toujours anticiper le prochain point d’appui. Cela évite les chutes ou les possibles bobos. Nous terminons notre sortie par une portion le long de l’Arve avant de retourner au centre. Où il est ensuite temps d'accueillir le reste du groupe et de prendre nos quartiers dans nos chambrées respectives.

Nous nous retrouvons tous autour du verre de bienvenue où Gaétan nous livre le programme du stage à savoir Ascension du Buet, KV de Chamonix, en insistant sur la sortie du lendemain à savoir l'ascension jusqu'au Lac Blanc.

Nous profitons de notre premier repas puis nous décidons de terminer la soirée par un jeu de société. Notre choix s’arrête rapidement sur le Time’s Up qui restera dans les souvenirs de tous, pour ce fabuleux mime d’Antoni pour nous faire découvrir la mère Michèle. (vidéo à l’appui).

Jour 2 - Lac Blanc en passant par le Lac de Chéserys

Les bonnes têtes matinales, pas encore tout à fait réveillés

Premier jour de ce stage, dimanche matin, nous nous donnons rendez-vous à 7h30 au petit déjeuner après une bonne nuit de sommeil. Le choix y est important, nous pouvons laisser s'exprimer toutes nos envies. Après avoir rechargé intégralement nos organismes/batteries, nous rejoignons notre président pour 8h30 pile. Vous pouvez voir sur la photo ci-contre nos plus beaux faciès.

8h30 : Départ de l'expédition, les 15 traileurs sont plus prêts que jamais. Nous débutons notre ascension vers le Lac Blanc. Le temps est avec nous. Nous sommes rapidement distancés par les As de l'ascension à savoir Pierre et Antoni qui ne prennent pas le même itinéraire que nous. Peut-être n'ont-ils pas bien entendu les consignes du président ?

Notre ascension se fait dans la joie et la bonne humeur. Sous un soleil radieux. Nous passons par des échelles sans grande difficulté.

Nous découvrons au passage le Lac de Chéserys. Regardez-moi cette vue !

Le Lac de Chéserys

Puis nous arrivons à notre but, heureux après 1h40 d'ascension. Toute la troupe se pose au refuge le temps de boire, puis nous allons déguster notre pique-nique sur les bords du Lac Blanc.

Nous redescendons ensuite par les balcons Une fois en bas, le président propose d’allonger la sortie d’une petite heure, en passant par les balcons d’en face, avant de rentrer à l’UCPA. Le groupe se sépare donc en 2 car certains d’entre nous préfèrent rentrer directement. Rapidement, le groupe rentré plus tôt décide de profiter du beau temps autour de la piscine. Un moment de détente et de récupération agréable, avec une vue imprenable sur le Mont Blanc.

Le soir, nous participons avec l’ensemble du groupe à un blind test organisé par l’UCPA. Nous retiendrons de cette activité un solide esprit d’équipe et une connaissance parfaite des classiques (mention spéciale à Elodie pour son interprétation du tonnerre de Pokémon).

Jour 3 - KV de Chamonix

Comme d’accoutumée, nous faisons un petit briefing la veille au soir - ici le dimanche soir - pour discuter du programme. Le temps s’annonçant couvert, même pluvieux, ce lundi, le Président nous suggère de faire le fameux Kilomètre Vertical de Chamonix aka KV soit 3,8 km pour 1000 mètres de D+ - puis de redescendre en télécabine ou en courant, suivant le temps. Enthousiasme général pour le KV, ça promet !

Lundi matin, on se retrouve tous, comme chaque jour, au petit-déjeuner, et là c’est le drame : une grosse drache (cf. Drache belge) est en cours. On se dit que quand même, ça ne va pas être super drôle le KV avec ce temps, mais tant pis ! Et puis le miracle se produit : le ciel s'est découvert le temps que nous soyons prêts à partir ! Un beau ciel bleu se profile, les nuages ont disparu.

Nous voilà donc partis pour Chamonix en empruntant le train de la vallée. Une joyeuse bande de “traileurs” - j’ai entendu dire qu’il n’y avait pas de traileurs à ce stage trail ? - prêts à en découdre !

Nous marchons jusqu'à la fameuse église de Chamonix, où nous faisons notre petite photo de groupe afin d'immortaliser nos minois d’avant course.

Puis nous partons en repérage, parce que l'on aime bien commencer la grimpette avant, ça à le mérite de nous échauffer. Nous redescendons pour prendre le départ officiel depuis l'hôtel de ville ! La troupe s’élance en courant sur les premiers mètres mais très vite certains d’entre nous optent pour une autre technique : la marche. Oui, nous marchons pour ne pas “nous griller” le but étant de trouver un rythme régulier, à maintenir tout le long.

Elodie, Antoni, Pierre, Julie VDL, Emilien et Gaetano sont en tête. Suivis par Sébastien, Philip, Gaétan, Gauthier et Alessandra. Sarah, Laurence et moi-même fermons la marche. “Régularité ou Polé polé (petit pas par petit pas)” est notre mot d’ordre avec Sarah. Cela paye d’ailleurs, puisque nous commençons à remonter nos amis partis peut-être un chouilla trop vite. Je me détache du groupe, passe les parties plus techniques avec de l’“escalade” seule, jusqu’à rattraper Sébastien. Nous finirons ce KV ensemble en 1h26. Personnellement très contente de ce temps car j’appréhendais beaucoup, pressentant un effort trop important de si bon matin et avec une petite fatigue. Finalement, j’ai adoré ! À quand le prochain KV ? :D

Notre grande gagnante du jour et meilleure grimpeuse est Elodie qui le termine en 1h07. Bravo à elle  !

Après une petite pause bien méritée au restaurant le plus proche, un sandwich et un verre, la troupe se sépare en 2 : le temps s’assombrissant, une partie décide de descendre à Chamonix en télécabine, l’autre de prendre les balcons en courant. On se prend en effet quelques gouttes, mais cela ne dure pas plus de 3 minutes, ouf ! Il fait même de nouveau très chaud par la suite. On se fait tous bien plaisir dans cette descente empruntant une portion du GR Tour du Mont Blanc. Petit kudo au passage pour Gaetano, que nous voyons prendre de plus en plus confiance en descente !

Après 10km, nous voilà de retour à Chamonix, où nous attend Gauthier. Et comme on dit souvent : après l’effort, le réconfort ! Il est l’heure d’une bonne bière et d’une glace bien méritées.

Après la pluie vient le beau temps

Photo souvenir avant d’aller prendre une bonne bière et une glace

Jour 4 - Mont Buet

Dernier effort de ce stage et pas des moindres, aujourd’hui nous avons rendez-vous avec le Mont Buet. Oui messieurs dames, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu, le Buet aussi appelé Mont Blanc des dames, sera notre effort final après ces 2 jours de mise en jambes. 3096 m de pure bonheur, l’aboutissement de ce stage. L’objectif à atteindre est très haut, le dénivelé très important et l’itinéraire très long. En effet, pour terminer en apothéose nous décidons de ne pas nous limiter à son ascension via un trop simple parcours de type aller/retour. Que nenni, nous décidons de réaliser une boucle en passant le col de Salenton, le sommet du Buet, le col du Genévrier par l’arête du Buet puis le col de Cheval blanc pour redescendre sur le col des Corbeaux.

Nous voilà donc partis pour une journée estimée à 12h d’effort en rando, donc à environ 10h en rando-trail pour nous.

Notre périple débute à partir de la petite gare du Buet. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-jointe, l’ascension jusqu’au sommet est estimée à 6h. La première partie étant plutôt simple, nous en profitons pour observer le paysage avec notamment la cascade du Bérard, ainsi que des chamois. Le rythme est bon sur les grandes pentes herbeuses jusqu’au refuge de la Pierre à Bérard que nous atteignons rapidement.

Ensuite, le sentier pierreux en lacets que nous empruntons traverse de gros blocs rocheux puis des névés tardifs que l’on franchit péniblement. Ça glisse, les appuis sont difficiles à maintenir. L’oxygène se raréfie.

Nous mettrons finalement 4h pour atteindre le sommet. Cette montée représente 1800m de D+ sur les 2200 à réaliser sur la journée. Et comme vous le savez notre périple ne se termine pas là.

Après une petite pause au sommet pendant laquelle nous avons immortalisé notre exploit, nous décidons de redescendre afin de nous trouver un petit coin plus abrité du vent pour pouvoir prendre notre pause déjeuner. Nous qui pensions trouver un coin à l'abri du vent, c’est raté. Nous nous arrêtons tout de même quelques mètres plus bas pour reprendre des forces en pensant que le plus dur était derrière nous. C’était avant de découvrir les joies de la ligne de crête. Nous voilà confrontés à quelques traversées exposées (entendez à flanc de montagne comme vous pouvez le voir sur les photos) sur lesquelles nous devons descendre à l’aide de câbles et de chaînes type via ferrata mais sans baudrier.

Cela nous demande beaucoup d’attention et nécessite de nous maintenir à la force de nos bras et de nos jambes ayant déjà effectuées de nombreux efforts. Je félicite une nouvelle fois les personnes telles que Laurence et Gaetano qui ont su vaincre leur vertige et se faire violence pour pouvoir avancer dans ces passages délicats, où les pierres glissaient à chacun de nos pas alors même que nous avancions à tâtons.

Après avoir passé les premières cordes et chaînes nous continuons sur un dévers de boues schisteuses délicates car humides puis nous retrouvons de nouvelles chaines lors de notre arrivée avec vue sur les hauteurs du barrage d’Emosson.

Le paysage est majestueux. On continue la descente, où l’on retrouve des névés. Nos compatriotes déjà passés par là nous indiquent le chemin à prendre. On en(chaîne) haha ^^ les descentes sur un parcours qualifié d’interminable par certains d’entre nous (le secret professionnel ainsi que le RGPD nous empêchent de révéler l’identité de ces personnes). Le temps passe et nous avançons peu. Nous suivons le lit d’une rivière, puis arrivons dans une forêt dans laquelle nous décidons d’accélérer afin de pouvoir être en mesure de prendre l’avant dernier train. Malgré nos efforts pour l’avoir, nous entendons le train alors que nous sommes à notre 4ème chevilles foulées chacun :) Nous loupons le train de peu, et décidons de ne pas nous laisser abattre. Toute la troupe lessivée se pose à la terrasse du bar le plus proche et apprécie d’autant plus les breuvages. Quelle journée mes amis. Et la course ne s’arrête pas là, non les compères doivent encore courir pour arriver à l’heure à la cantine du soir. Tout le monde quitte le train et file vers le réfectoire où Elodie, Alain et Pierre ont réussi à sauver des assiettes :) En tout nous avons mis plus de 11h 24 à effectuer les 24km et 2300 m de D+.

Cela conclut un bien beau concentré de stage dans un merveilleux décor et une ambiance de feu. Au total plus de 5000m de dénivelé positif, pas mal de franches rigolades et de bons souvenirs. À refaire sans hésitation ! Un grand merci à notre Président & Co pour l’organisation et à tous les traileurs pour la bonne ambiance (On ne reviendra pas ici sur le vol du Blind Test dont le vainqueur moral était assurément la Team RCB).

Précédent
Précédent

Vers un triptyque de montagne

Suivant
Suivant

Le RCB fait sa rentrée au bord du Nil.