La magie du Marathon de Valencia

De nombreux membres avaient depuis plus de six mois comme objectif final, le fameux et très performant marathon de Valencia en Espagne. Récit d’une journée que beaucoup ont jugée plus que magique…

Anthony German - 03:16:23

J’ai beaucoup de mal à trouver les mots pour décrire l’expérience que j’ai vécue en atteignant cet objectif mythique : courir el Maratón !

C’était un moment exceptionnel malgré toute la violence que la distance m’a infligée. Vivre ces quelques moments de dépassement de soi au plus haut niveau possible entouré de milliers d’autres personnes est une sensation indescriptible. Peu importe la préparation mentale, l’entraînement acharné, les conseils précieux de coureurs expérimentés…le marathon a réussi à me surprendre et à me procurer une émotion sans égale…il faut être « finisher » pour pouvoir le comprendre !

Le marathon a réussi à me surprendre et à me procurer une émotion sans égale…

Jonathan Goldwasser - 02:41:16

Quel bonheur de passer un weekend avec autant de membres du club et surtout quelle joie de courir un marathon aussi relevé !

Pour mon 7ème marathon, je m’étais lancé le défi “amusant” de réaliser un chrono de “2h plus mon âge”, soit 2h40. Je rate cet objectif à 17 petites secondes près… mais je retiens plutôt ceci : j’améliore mon record de Rotterdam en avril de 3min41sec (ce qui représente presque 1 km d’avance sur “moi” d’avril !) et de 50 minutes depuis mon premier marathon en 2019 (03:31:24). Et puis il y a surtout le plaisir d’avoir partagé de longues semaines d’entraînement avec la “team du jeudi”, de s’être dépassé lors des grosses sorties longues avec Victor, de fêter l’anniversaire du coach qui n’en finit pas de nous impressionner et de voir tout le monde réaliser de superbes performances. Je suis d’ailleurs particulièrement heureux pour Antoni qui réalise enfin son sub3 (je l’avais garanti !). Et pour le défi ? Eh bien il sera plus facile à atteindre en 2023 avec un an de plus, non ?

J’aime bien résumer le marathon comme étant la recherche du compromis parfait entre Trust your training et Respect the distance… après Valence je pense que je suis capable d’aller chercher encore un meilleur équilibre pour la prochaine fois. Et puis au final, ce que je préfère dans le marathon, c’est l’entraînement !

Victor Terrier - 02:40:46

Ah les dernières semaines avant le marathon...:

Beaucoup de questions: "Est-ce que je dois manger 2 ou 3 kg de pâtes aujourd'hui?" "Est-ce que je dois prendre un gel goût fraise ou citron?" "Est-ce que j'ai fait ma sortie du 28 août dernier assez vite?" ... Oui j'ai fait une sortie le 28 août! En fait, j'ai couru presque tout le temps, six fois par semaine, parfois sept depuis mi-juillet et environ 1600 km dans les 15 dernières semaines de préparation. Pour une fois, le plan s'est très bien passé; surtout grâce à des séances variées concoctées par Marc et Jonathan.

La dernière semaine, on attend, tout est fait, on ne progresse plus! Je dois apprendre à me reposer, me concentrer sur la nourriture et la sieste, facile non? Oui mais voilà moi j'aime bien me poser des questions! Et puis je suis encore novice en marathon, Valence est mon 4e marathon depuis Lyon en 2019, raison pour laquelle j'ai rejoint ce fabuleux club, le RCB. Heureusement, je peux m'appuyer sur l'expérience de mes collègues de déplacement: sept, une dizaine, cinquante (Bravo Claudia), voir plus de soixante marathons pour le Coach, toujours aussi inspirant!

Quand je retrouve Mathilde puis ma sœur et mon beau-frère présents lors des 3 premiers marathons (quelle chance!), j'oublie vite toutes ces questions, plus qu'une chose importe: profiter! Je retrouve également mes camarades en début de week-end, Mihai en premier pour un voyage sans encombre, d'autres plus tard après leur visite de l'Europe entière.

Samedi, on profite de ne rien faire, une simple balade puis un déjeuner en terrasse. Le rendez-vous est donné en fin d'après-midi pour un footing de déblocage avec Marc, Jonathan, Mihai et Antoni. Tout roule, la magie opère et l'affûtage a l'air de porter ses fruits. C'est un plaisir de courir par cette température printanière et de croiser d'autres coureuses du club par hasard.

Après un réveil vers 5h45 le jour de la course, je mets de la musique dans mes oreilles, je lis les derniers messages de soutien puis fais quelques exercices de mobilité avant le petit déj. Il est bien trop tôt pour le brunch du dimanche, je mange sans avoir faim mais je pense déjà au repas post-marathon: Burger? Paella? Raclette? Tout ça à la fois?!

Il fait encore sombre et frais quand on quitte l'hôtel pour se rendre sur la ligne de départ. On y va au petit trot, l'excitation est à son comble: je suis bien entouré, les conditions sont extras et mes supporters sont à bloc! Jonathan et moi quittons nos potes d'entrainement, un dernier souhait de sub 3h à Mihai et Antoni, quelques lignes droites puis nous nous dirigeons vers notre sas de départ.

Et là... je suis entouré de coureurs armés jusqu'aux dents (ou plutôt de chaussures "carbone" et tenue de clubs d'athlé'), je comprends vite pourquoi c'est le marathon le plus dense du monde en terme de vitesse, nous sommes nombreux dans le box. Certes, j'ai des chaussures avec plaque pour l'occasion mais qu'est ce que je fais ici au milieu de ces athlètes?

Une petite musique de motivation, des annonces en Espagnol, un dernier encouragement à Jonathan et c'est le départ!

La densité se fait sentir et paraît pesante avant le premier ravito, il est assez difficile de tenir notre allure cible pendant 5km (3'53 au lieu de 3'50/km).

La marge est forcément plus faible qu'en avril dernier à Rotterdam. Les jambes et le cardio sont ok mais les sensations ne sont pas parfaites. Quelques mots échangés avec Jonathan, on se dit que ce ne sera pas si facile (normal à ce stade non?). Nous sommes rejoints assez tôt par un coureur français qui nous propose de continuer à trois.

Nous tenons l'allure cible jusqu'au 15e km, les sensations deviennent meilleures; je me dis que je devrais pouvoir tenir ça aujourd'hui (3'50/km). Le semi passé, vers 1h21min15s, il faut continuer à contrôler. Nous quittons bientôt notre camarade et une période de doutes s'installe entre le semi et le 30e km (avec une petite bosse que les traileurs qualifieraient de marchepied). Les ravitos en eau et gel s'enchaînent pourtant parfaitement. Nous arrivons toujours à tenir l'allure et je ressens même un boost vers le 34e, je commence à tirer. Le passage du 30e au 36e n'est pas super motivant mais je peux sentir que le but se rapproche.

Je perds de vue mon acolyte, je ne me retourne plus, je suis concentré sur ma course et accélère de nouveau vers le 36e-37e km, signe d'une bonne gestion (peut-être trop prudente?).

“J'ai beau calculer les scénarios possibles avant course, cela se passe toujours différemment. Il y a des hauts et des bas mais cette course a été géniale une nouvelle fois!”

A partir de là, je me sens voler, je continue à doubler beaucoup de coureurs et je vois mes supporters une dernière fois vers le 40e km (bilan: 11, 17, 26, 29, et 40e km, une vraie aide qui me remplit d'émotion à chaque fois). J'ai faim, la fin du marathon est avalée très vite, 3'39 puis 3'29/km pendant 2 km et les derniers 500m vers 3'00/km. Enfin, l'apothéose, un long tapis bleu (commençant par une descente propice aux crampes, quelle idée!) et puis l'arche: 2h40min46s au chrono!

J'ai beau calculer les scénarios possibles avant course, cela se passe toujours différemment. Il y a des hauts et des bas mais cette course a été géniale une nouvelle fois!

Jonathan arrive 30s après moi et réalise encore une super perf'! Puis nous retrouvons André, fraîchement arrivé au club pour préparer ce marathon, qui confirme son potentiel avec un impressionnant sub 2h45! Vient l'attente, on navigue entre les finishers, mimant des pauses pour ne pas partir du lieu d'arrivée. On compte les minutes, on regarde le chrono... et enfin, Antoni apparaît! L'émotion est encore plus intense en allant le retrouver, il a réalisé son objectif amplement mérité !! Mihai nous rejoint ensuite puis le coach, la fête s'annonce parfaite! Anthony fait également une top performance pour son 1er marathon puis nous avons des nouvelles des autres membres du RCB dans l'après-midi avec par exemple, un record pour Yves.

Personnellement, je suis très satisfait par ce marathon. J'ai toujours une certaine marge, je peux encore optimiser la préparation et surtout, j'ai encore l'envie de faire mieux !

Pour les statistiques, 3/4 de mes marathons sont sous 3h, la moitié sous 2h45, pourvu que ça dure! Quand j'y pense, finalement, je suis dans le bon sas de départ.

Faites confiance à la régularité et à la discipline, ça paie.

Merci aux nombreuses personnes qui m'ont accompagnées pendant cette aventure. Vivement la suite!

Antoni Lo Presti - 02:57:13

La genèse

La confrérie des marathoniens sous 3h est un cercle assez fermé. Un rêve inaccessible pour les uns, un objectif lointain pour d’autres. Une chose est sûre, cette barrière est devenue mythique pour pas mal de coureurs.

Il y a à peine deux ans, avec un record à 3h07, je considérais la probabilité d’aller chercher sept minutes très faible et je commençais intérieurement à faire le deuil. Ça aurait été sans doute mon seul regret !

Je n’étais, heureusement, pas au bout de mes surprises…

Lorsque le covid s’est éloigné et que les courses reprenaient enfin leur droit, Jonathan, Victor, Mihai et moi-même avons commencé à nous entraîner le jeudi sur piste. Dès les marathons 2022, l’entraînement avait payé et nous avions tous pulvérisé nos records respectifs.  

Un marathon couru en 3h03 à Thessalonique m’a fait prendre conscience que le sub 3 était plus que possible. Mihai Baja avait même réalisé un superbe 2h57 à Rotterdam le même jour, alors que nous étions d’un niveau similaire. J’étais jaloux !

Pour le marathon d’automne “le groupe du jeudi” avait déjà choisi Valence comme objectif final en 2022. Je ne devais pas louper le coche cette fois-ci, et devais alors embarquer dans le bon train ! Dès août, j’ai débuté mon entraînement: deux séances sur piste, une longue (voir très longue) sortie le dimanche et un volume hebdomadaire qui est monté jusqu’à 127 km. Je ne m’étais jamais autant entraîné pour un marathon ! J’avais tout fait pour mon objectif, il restait à courir avec l’incertitude qui fait le charme de tout sport. La pression était grande. L’envie aussi.

La traversée des eaux (des os?)

Je crois être le seul marathonien sur les 25 000 inscrits qui s’est fait mordre par un chien trois jours avant. Une frayeur sans gravité heureusement !

L’exode

Le voyage ne fut pas de tout repos. En effet, nous devions passer par Munich mais un retard au départ de Bruxelles nous a fait rater notre correspondance bavaroise. Nous voilà détournés vers Paris avant de rejoindre Valence vers 23h30 ! 13 heures de voyage ce n’est pas idéal mais on s’y fera, pas le choix. 

La cène 

Après une bonne nuit de sommeil, le samedi est consacré au repos. Un petit tour en ville, et le dernier repas évidemment composé de sucres lents. Les prévisions de chacun sont glissées dans une enveloppe. Tout le monde filent dans les bras de Morphée.

La passion

Départ à 8h25 pour la vague rose (3h/3h15). Mihai et moi décidons de nous mettre plutôt vers l’avant du Box, histoire d’avoir tout de suite de l’espace pour courir. La stratégie est de rester prudent sur les 15 premiers kilomètres puis de passer le semi marathon en 1h29 /1h30 maximum. Ensuite nous accélérerons et verrons bien comment ça se passe à partir du 30ème km. On a beau prévoir, ça ne se passe jamais comme prévu !

Vers le 13ème km, je commence déjà à sentir quelques lourdeurs dans les jambes, et j’en suis effrayé ! Mon mental attaque direct : « Qu’est-ce que ça va être sur le 30ème ? C’était bien la peine d’enquiller tous ces kilomètres! C’est déjà foutu, bla-bla-bla ! » Stop ! On se concentre et on revient au présent !

Le 17ème km arrive et les deux drapeaux trois heures sont juste derrière moi avec leur horde de coureurs avides (ils sont bien une cinquantaine). Ils vont beaucoup trop vite pour leurs objectifs. Ils me gênent vraiment à courir derrière moi et je décide de les laisser passer. Tant pis. Mihai, lui, reste devant.

Je passe le semi marathon en 1h29:04. La horde et les drapeaux sont à 50 m. Ils vont devoir ralentir, alors je décide d’accélérer un peu et je repasse devant. J’aperçois à nouveau Mihai. Il est à 80 m environ, Il a également accéléré. Je maintiens le tempo, jusqu’au 26ème km, il reste à distance et puis je commence à me rapprocher de lui. Au 30ème km je fais la jonction. Je lui dis: « Il reste un BW à courir Mihai ! » Nous filons au même tempo jusqu’au 36ème km. N’ayant plus les jambes pour tenir le tempo, mon lièvre de luxe me lâche : « Vas-y Antoni, ça va le faire ! »

La fin s’approche et je suis parfaitement dans les temps de passage que j’avais prévus. Je commence seulement à me dire que je vais réaliser mon rêve même si je cours à cinq minutes au kilomètre les deux derniers kilomètres! Mais je ne m’écrase pas, loin s’en faut. C’est dur, les jambes ont mal mais pas plus que d’habitude ! Au 40ème km j’aperçois Mathilde avec la famille de Victor et je reçois un dernier coup de boost! Le panneau d’arrivée à 800 m fait du bien. Nous retournons à la magnifique Cité des Sciences. 

La ligne d’arrivée n’est plus qu’à 195 mètres. 

Je pense à mes proches, mes amis, mes collègues, les vivants comme les morts…

Je cours sur l’eau. 

2h57 et 13 secondes. 

Je l’ai fait. 

Jonathan et Victor sont là pour m’accueillir. Nous nous serrons dans les bras, les émotions sont fortes. 

Mihai nous rejoint en 2h59 et des poussières. Il a confirmé son sub 3. 

La journée est parfaite, la fête peut commencer.  

Fiesta à Valencia

Marc Vanderlinden - 03:07:31

Comme le break est à la mode, moins de deux heures, moins de trois heures, le mien sera différent. 11111 secondes, c'est 3'05'11, objectif 2023 à Rotterdam.

Fâché (mais heureux, je rassure tout-le-monde), mes 3h07 de Valencia ne me suffisent pas. J'ai quand-même eu la satisfaction de tout courir d'une traite...

Très régulier autour de 4'22-4'24/km, j'ai ressenti la fatigue au 34 et 38e tout en restant au même tempo. Sous une météo idéale, les records sont tombés.

Ceux de mes ouailles, break 2'45 pour Victor, Jonathan et break 3h00 pour Antoni, tandis que Mihai confirme que passer sous 180 minutes devient une formalité.

Anthony a réussi son entrée dans le club des grands fondeurs et Yves a breaké les 4h :) ))))). Le coach est satisfait, que demander de plus?

Le déplacement au pays de la Paella et des Espagnoles qui dorment sans pyjama n'a pas été de tout repos à l'aller: trois avions pour descendre en Espagne, avec transit à Munich et Paris, pour 15 heures de déplacement de gauche à droite et de haut en bas. Un samedi ensoleillé où j'ai vu beaucoup de Belges et Belgicains,

une mise en jambes le soir en croisant à la Playa Claudia et Stépanka

Un dimanche ensoleillé où de grand matin, le ciel bleu nous offre cette superbe journée marathon.

Un parcours où la densité frôle l'accident, surtout dans les 5 premiers et 5 derniers kilomètres, et la libération, l'émotion même après 65x42km! On ne s'en lasse pas!

Ce minitrip est quand-même un peu cher: 300 euros pour les avions, pareil pour les nuits, 100 pour le dossard et 200 pour la fiesta-sangria-paella!

A ce prix, je passe une semaine aux Canaries, chantant à tue-tête que c'est bien mon dernier marathon (de la saison)  !

Vive le GAL, vite 2023, et tous mes voeux de bonne heure!

Vous remarquerez les excellentes positions dans leur catégorie respective de Claudia Vasconcellos et Marc Vanderlinden

Précédent
Précédent

Les cours de Yogging (Yoga pour coureurs) commencent ce mercredi !

Suivant
Suivant

Choix marathon club 2023