Des gaffes et de la joie au festival trail Semois

J-6 : « Suite aux travaux sur la E411 à hauteur de Achene il faut compter plus de 1h de plus pour réaliser le trajet jusqu'à la sortie Ciergnon, soit 30km avant la sortie vers Herbeumont. »

J-2 : « Au vu des bouchons de la semaine passée et pour être cool je partirais bien à 10h de Hermann Debroux. »

Les messages de Bison Futé Luc laissent peu de doute : se rendre à Herbeumont pour participer au Festival Trail Semois sera déjà une performance. C’est ainsi que 3 valeureux trailers – Luc (expert trafic routier), G-A (cuisinier amateur) et Anthony (passager clandestin) se donnent rendez-vous pour un départ matinal à la sortie de Bruxelles. L’expertise de Luc et sa précieuse connaissance des routes ardennaises permettent à nos larrons d’arriver au départ du Trail Semois avec une confortable avance.

Après quelques pâtes mangées de bonne heure (départ du 34K à 13h30 oblige), passage au retrait des dossards et première boulette du jour. Luc, qui a millimétré sa préparation à la course, qui a anticipé, analysé et levé toutes les embuches d’un itinéraire routier chaotique… a oublié l’essentiel : acheter son dossard ! (à ce stade de notre histoire, il convient de préciser que les inscriptions sur place ne sont pas possibles) S’ensuit donc une négociation (« demande à récupérer le dossard de quelqu’un qui ne vient pas ? ») permettant tout de même à notre ami tête en l’air de ne pas courir en off, ouf !

Avant le départ, on retrouve Daphné qui participe également au 34K pour défendre son titre de vainqueure 2024. Le soleil brille, le briefing est clair en français, (presque) aussi clair en anglais – la couleur des balises à suivre l’est un peu moins (« pour le 34, vous suivez les flèches roses et la rubalise bleue. Ah et aussi les flèches grises-mais-qui-devraient-être-vertes – on a eu un problème avec l’imprimante » « Sinon on suit juste le gars de devant non ? »).

Les traileurs RCB du 34K à quelques minutes du départ

Départ donné à 13h30 pour les 200 participants qui s’élancent rapidement dans le village médiéval. Démarrage en douceur pour Anthony et G-A, qui à l’image des vieux briscards du trail prévoient d’accélérer sur la dernière partie du parcours. Une fois sortis du village, les courageux 200 montent une première côte à la queue leu-leu, sous l’œil patient des randonneurs qui voulaient eux la descendre… Puis chacun s’installe dans son rythme pour la suite.

Les montées escarpées, les descentes raides, les traversées de la Semois à gué s’enchainent, avec pléthore (mot compte triple) de chemins plats, propices aux relances (merci les entrainements sur piste de Marc !). Premier ravitaillement express pour recharger les flasques et garder le rythme, puis c’est reparti. Anthony et G-A commencent à reprendre, sans forcer, des coureurs partis plus rapidement. La course offre quelques points de vue discrets mais jolis au détour des montées dans la forêt, et de très beaux sentiers qui serpentent entre rochers et arbres : un vrai régal.

Après le 2ème et dernier ravitaillement, Anthony et G-A font chauffer la machine et envoient les watts. La descente raide qui arrive leur permet de creuser sur les poursuivants, et un bon rythme est maintenu dans les côtes suivantes. Beaucoup, beaucoup de coureurs repris, essentiellement les braves qui se sont élancés sur le 49K et le 70K. Les dépassements se font de manière très cordiale et chaleureuse (« bravo les gars, vous êtes top-10 c’est fort ! » « bon courage ! ») – il règne dans la forêt cette belle ambiance trail que l’on aime tant.

Sur la dernière ligne de crêtes, des crampes obligent Anthony à légèrement lever le pied pour les 2,5 derniers kms. Pas de fin bras dessus bras dessous donc, mais une jolie 5ème et 6ème place pour nos ouailles, après un très joli passage au château d’Herbeumont.

Après l’effort, le réconfort…

Une fois la ligne d’arrivée passée, Anthony et G-A partent se baigner dans la Semois pour parfaire la journée. Ils croisent Daphné en chemin qui assure une nouvelle victoire chez les femmes. Nos ex-traileurs-désormais-néo-baigneurs profitent d’une eau presque trop chaude et de glaces livrées sur place. Prévoyants, ils envoient plusieurs messages à Luc pour lui demander de les prévenir à son arrivée (puisque G-A a gardé les clés de la voiture) … jusqu’à la 2ème boulette du jour : nos touristes ont oublié que le portable de Luc est sagement resté dans la voiture et que ce dernier n’a donc aucun moyen de communication ! Départ de la plage en catastrophe pour rejoindre la ligne d’arrivée et trouver Luc en train de débriefer sa course avec Daphné (« pas de souci les gars, je suis arrivé il y a 40 minutes mais on discutait tranquillement… »). On en restera à ce 1-1 sur les gaffes du jour.

Daphné justement monte sur la première marche du podium, peu après un certain Raoul Rauss qui a tranquillement remporté le 17K. Les arrivées continuent à s’enchainer : Martin boucle à son tour les 34 kilomètres : son premier trail ! La journée glisse ensuite tranquillement vers la partie festival (« dans Festival Trail Semois, il y a Trail et Festival ! » « Et Semois alors ? »). Après une douche chaude, nos finishers se rafraichissent de boissons houblonnées et citronnées et se régalent de juteux burgers en profitant du groupe local (« chef un p’tit verre on a soif ! »)

 Puis c’est le retour à Bruxelles, en bénéficiant à nouveau de la connaissance de l’état des routes de Luc. Ambiance toujours aussi bienveillante et débrief d’une belle journée d’été. Sans oublier la boite de financiers maisons qui ne voient que les 20 premières minutes du voyage !

Bilan comptable de la journée :

§  70K : Isidor Ferrara (08:10:33 – 8ème), Bruno Bourguignon (11:04:39 – 54ème), Matthieu Van der Veken (11:51:50 – 59ème)

§  49K : François Borceux (06:51:13 – 46ème)

§  34K : Georges-Adrien Naudin (03:13:55 – 5ème), Anthony Germann (03:17:11 – 6ème), Daphné Cawet (03:42:43 – 25ème et 1ère femme), Luc Dehove (04:23:08 – 83ème), Martin T’Hooft (05:26:44 – 194ème)

§  17K : Mihai Baja (1:39:47 – 8ème)

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Interview de Jaques Wiame et François Stockmans