18
octobre 2008
C’est
l’histoire d’un Mec qui…
Table
des Matières :
Prologue ......................................................................................................... : page
3
Présentation de
Liste des 100 marathons .................................................................................
: page 5
28 janvier 2008 (1ère
entrevue) ........................................................................ : page 7
Liste des 20 marathons les plus
rapides ........................................................... : page 10
22 mars 2008 (2ème
entrevue) .......................................................................... : page 10
Les marathons par pays .................................................................................. : page 13
Les marathons par villes .................................................................................. : page 14
Questions des copines et des copains
.............................................................. : page 16
10 mai 2008 (3ème entrevue)
............................................................................ : page 19
Ce qu’ils en disent :
Françoise, son épouse .................................................................................... : page 22
Marc Vanderlinden ......................................................................................... : page 26
Dernière remarque importante ...................................... : page 28
Prologue :
Je connais
François et sa famille depuis 1996, année de mon arrivée au RCB-GAL.
Bien que ne
courant que très rarement ensemble, différence de vitesse oblige, le courant
est vite passé entre nous et nos familles respectives, et « les
Stockmans » comptent au rang de nos
proches amis.
Pour ma
part, « le marathon » est l’une des quelques activités qui m’ont
donné le plus de grandes sensations et
satisfactions ; je pense qu’il en est de même pour François.
Quand
François m’a annoncé qu’il allait bientôt courir son 100ème
marathon, il m’a été évident qu’il fallait faire quelque chose pour marquer cet
événement.
C’est ainsi
que j’ai proposé à François de « l’interviewer » à propos de sa
carrière de coureur qui, admettons-le, est exceptionnelle.
Ainsi en fut-il
!
C’est donc
le fruit de diverses entrevues entre nous que vous trouverez ci-après.
Egalement
dans les pages qui suivent, vous trouverez les commentaires de quelques copines
et copains concernant les « perfs » de « notre » François.
Présentation :
Né à
Bruxelles le 18/10/1966
Signe
zodiacal : balance
Marié à
Françoise
2
filles : Cécile 14 ans et Lise 10 ans
***
J’aimerais
bien que mon 100ème marathon se fasse le 18/10/2008, sur piste, à
Schaerbeek, avec Raymond Rasquin.
Pourquoi avec Raymond ?
Parce-que
mon 1er marathon, je l’ai couru, il y a 21 ans, en 1987, avec
Raymond, et que j’aimerais bien courir le 100ème avec lui.
De plus, le
18/10, ce sera aussi mon anniversaire, 42 ans, alors imagine…
42 ans, mon
100ème marathon…
Ce serait
vraiment super !
Mon 1er
marathon a eu lieu en octobre et pile 21 ans après, mon 100ème !
Liste des 100 marathons :
|
28 janvier 2008 (1ère
entrevue)
François, tu es connu par beaucoup, d’autres ne
te connaissent pas.
Qui es-tu ?
Question
piège…
Un gars au
caractère bien trempé, ne cachant jamais ce que je pense, ce qui peut être un
avantage mais qui est parfois aussi un inconvénient, un gros teigneux… «jusqu’au
boutiste», sachant mordre sur ma chique et arrivant là où je veux arriver,
notamment en course à pied.
Dans d’autres domaines aussi ?
Oui, quand
j’entreprends quelque chose, en général j’arrive au but…
Donc, t’es un finisseur ?
Oui, on
peut dire comme ça.
En général, tu te donnes des challenges réalisables
ou te lances-tu des défis durs à atteindre ? Autrement dit : joues-tu
petits ou gros bras ?
(Rires)
Pour l’instant, je joue plutôt « moyens bras », j’ai joué « gros
bras » par le passé, parfois avec des échecs, parfois aussi en dehors de
la course à pied, et… ça m’a appris à être plus raisonnable !
Donc, tu as aussi ramassé des raclées ?
J’ai bien
sûr ramassé des raclées, et ça m’a servi, j’en ai tiré les enseignements.
Dans mes
contacts notamment, mais c’est encore perfectible.
Et au niveau du boulot ?
Je suis
kinésithérapeute, j’ai beaucoup travaillé à l’Hôpital St-Pierre et maintenant,
je suis actif au C.T.R. (C.T.R. = Centre
de Traumatologie et de Réadaptation).
Ce sont
deux endroits où je ne pense pas être arrivé tout à fait par hasard car ce sont
des milieux durs, il faut du caractère pour y travailler, il faut savoir donner
du moral aux patients, il faut les pousser, les motiver, il faut jouer
« gros bras »… les mener au bout de leurs possibilités.
Est-ce le même mental qui te mène dans ta
carrière professionnelle et dans ta carrière sportive ?
Oui tout à fait,
il ne faut pas jouer faux-jeu, et c’est pareil aussi dans ma vie privée, avec
les avantages et les inconvénients.
Ce mental que tu qualifies de « teigneux »,
penses-tu qu’il te vient de la course à pied ou fais-tu de la course à pied
parce que tu es teigneux ?
Et d’abord, c’est quoi être
« teigneux » ?
Quand je
veux quelque chose, peu importe le domaine, j’y arrive !
Quand j’ai
décidé quelque chose, je le fais !
Si j’ai
décidé d’aller courir et qu’il fait -20° dehors, j’y vais !
J’ai
beaucoup nagé, vers mes 15 ans, tout seul dans une piscine, des heures durant,
et je pense que ça a formé « ma solitude » et ma volonté.
Bien que
l’athlétisme soit un sport individuel, moi je le considère comme un sport de
groupe, avec beaucoup de contacts.
Comment as-tu commencé à faire du sport ?
Quels ont été les débuts ?
Vers 14/16
ans, j’allais au bassin de natation, au Longchamps (Uccle), où je nageais des
longueurs et des longueurs tout seul. Je suis arrivé au «Longchamps Swimming
Club» un peu par hasard, mais comme je n’allais jamais aux compétitions, je
nageais seul, « dans mon coin »… C’est cette pratique de la natation
qui m’a permis par après de faire du triathlon dans les années ’90.
Quelle était ta motivation ?
L’envie !
…envie de faire du sport.
Un peu plus
tard, vers 16/17 ans, j’ai commencé à accompagner mon voisin qui courait avec
d’anciens para-commandos, le dimanche matin à l’Espinette Centrale à Rhode
St-Génèse.
Ils étaient
âgés de 50 à 60 ans. Nous courions ainsi ensemble
En plus,
comme beaucoup de gamins, je faisais beaucoup de vélo.
Et puis,
durant ma 1ère année de kiné, mon oncle, qui était prof de gym, m’a
amené à la 1ère « Course de l’Heure du RCB », en 1985, où
j’ai couru
Après la
course, un certain
Au début,
étant encore aux études, je fréquentais le club de manière fort irrégulière et
ce pendant 2 à 3 ans. Mais comme l’école de kiné était située en lisière de la
forêt, régulièrement, je partais courir seul.
Ton premier marathon date d’octobre 1987.
Comment en es-tu arrivé là, 2 ans après ton
premier contact avec le RCB ?
J’avais
fait quelques petites courses, notamment certaines épreuves du Brabant Wallon,
et en fait ce marathon est arrivé par hasard, j’allais à Etten-Leur pour faire
le semi-marathon, je sortais de blessure, et donc sans entraînement
particulier, arrivé sur place, j’ai pris la décision de courir le marathon.
C’est avec
Et
finalement, très content de cette bonne expérience, un peu folle, j’ai décidé
de remettre le couvert.
La machine était lancée !
Oui.
L’année suivante, mes études terminées, j’ai commencé à m’entraîner plus
régulièrement.
Te souviens-tu encore bien de ton 1er
marathon ?
Oui, Je me
vois encore cocher « marathon » en place de
« semi-marathon » sur le formulaire d’inscription, juste avant le
départ…
Je garde le
souvenir de ces petites routes, avec ce mal aux genoux, mal un peu partout, et
Raymond qui me soutient. Et finalement très content de le finir.
… et les sensations ?
Très
mauvaises, car mal aux genoux. J’avais beaucoup marché, je me suis accroché à
Raymond qui m’a lâché sur la fin, mais j’étais vraiment heureux de terminer.
En fait, à
l’époque, je ne me rendais pas compte de ce qu’était un marathon…
42 bornes,
je ne savais pas ce que ça représentait !
Quelle était ta plus longue distance
avant ?
20,
peut-être 25 km…
Je le
répète, j’étais parti là-bas pour faire le semi.
C’était de
l’improvisation.
Heureusement,
ça m’a plu, sinon, ma vie aurait pu être autre.
Les 20 marathons les plus rapides :
N° |
Date |
Ville |
Pays |
Temps |
12 |
6/04/1992 |
Rotterdam |
NL |
2 h 35 min 48 s |
41 |
6/04/1997 |
Paris |
F |
2 h 39 min 5 s |
31 |
4/06/1995 |
Huy |
B |
2 h 39 min 18 s |
22 |
31/10/1993 |
Etten-Leur |
NL |
2 h 39 min 35 s |
26 |
18/09/1994 |
Bruxelles |
B |
2 h 40 min 13 s |
20 |
12/09/1993 |
Bruxelles |
B |
2 h 40 min 20 s |
23 |
17/04/1994 |
Rotterdam |
NL |
2 h 40 min 56 s |
17 |
18/04/1993 |
Rotterdam |
NL |
2 h 40 min 59 s |
10 |
2/06/1991 |
Huy |
B |
2 h 41 min 20 s |
28 |
23/10/1994 |
Reims |
F |
2 h 41 min 24 s |
4 |
16/04/1989 |
Rotterdam |
NL |
2 h 42 min 16 s |
38 |
2/06/1996 |
Huy |
B |
2 h 42 min 27 s |
44 |
6/07/1997 |
Courtrai-Bruges |
B |
2 h 42 min 38 s |
19 |
22/08/1993 |
Middelkerke |
B |
2 h 42 min 47 s |
36 |
14/04/1996 |
Chambord |
F |
2 h 42 min 51 s |
24 |
21/08/1994 |
Middelkerke |
B |
2 h 42 min 52 s |
14 |
13/09/1992 |
Bruxelles |
B |
2 h 43 min 37 s |
52 |
4/04/1999 |
Paris |
F |
2 h 44 min 4 s |
3 |
30/10/1988 |
Echternach |
L |
2 h 44 min 38 s |
57 |
9/04/2000 |
Paris |
F |
2 h 44 min 43 s |
48 |
5/04/1998 |
Paris |
F |
2 h 44 min 59 s |
|
|
|
|
|
22 mars 2008 (2ème
entrevue)
Quelques semaines se sont passées depuis la
première entrevue.
François a fait quelques remarques à propos de ses
marathons les plus marquants.
J’ai effectué le classement des marathons par
temps, par pays, par villes…
L’entrevue du jour commence par l’examen de ces
éléments.
97 marathons de courus, encore 3 à faire…
1er point dont nous allons
parler : les temps
Quand on regarde le classement de tes marathons
par temps, on constate que c’est pendant les années 1992 à 1997 que tu as
réalisé tes meilleurs chronos. Pourquoi ?
Oui, c’est
tout à fait juste…
C’était une
période où mes entraînements étaient beaucoup plus réguliers et structurés. Les
sorties sur piste étaient plus rigoureuses et plus fréquentes. Le volume km/semaine
était plus important et régulier au fil des mois.
Tu sais, il
n’y a pas de secret ! Plus tu cours,
plus c’est structuré et plus les résultats sont bons. C’étaient des années où
je courais avec
1992, Rotterdam en 2h35
1997, Paris en 2h39
Entre ces 2 dates distantes de 5 années où tu
réalises tes 2 meilleures performances, tu signes tes 14 meilleurs temps en marathons…
Quelle était ta moyenne km/semaine ?
110 km…
J’ai tenu cette moyenne pendant au moins 5 à 6 ans.
Cette
période correspond justement à celle où j’ai fait mes meilleures performances.
Par après,
il m’est encore arrivé de refaire des moyennes km/semaine de cet ordre, chaque
fois avec un impact positif direct sur mes
chronos.
Si je
compare avec ce que je fais actuellement, je me dois de constater qu’à présent « je vis sur mes acquis »…
avec toutefois, de temps à autre un sursaut.
Entre les
60 km/semaine actuels et les 110/120 km d’antan, il n’y a pas photo !
Pour tes marathons les « plus
lents », hors Médoc qui est une course à part, on relève des 3h40, des 3h30.
Pourquoi ?
Il y
certaines courses où j’ai tiré des copains, notamment avec certains qui
commençaient sur la distance et d’autres, pas souvent heureusement, où je me
suis complètement planté :
-
parfois,
je me suis essayé à l’hypoglycémie…
-
les
3 marathons de Visé notamment (3h13, 3h19, 3h43) correspondent à de superbes
effondrements
Je tiens à
remarquer que jamais je n’ai abandonné, même si au 20ème km je
sentais que je me plantais, à chaque fois j’ai été au bout.
Je me
souviens d’un marathon à Middelkerke en 1991, dans un temps de 3h09, ce qui
correspondait, pour moi à l’époque, à un réel effondrement !
Octobre 2007, marathon de Dublin (3h09), tu
indiques dans tes notes « marathon
où j’ai vraiment cru ne plus jamais en courir un autre après : horrible ! ».
En effet,
dans cette course, aucune sensation agréable, je me suis traîné sur 37km, je
sortais d’une période avec très peu d’entraînement, des problèmes intestinaux,
bref, l’horreur !
A aucun
moment je n’ai trouvé du plaisir…et ça m’a frustré, car c’est vraiment un
marathon où il y avait moyen de réaliser un chouette chrono.
Le marathon de trop ?
Non, pas du
tout…
Ca m’a
permis de faire le point et de me relancer. J’étais dans un creux au niveau de
la course à pied et quelque part, ça m’a fait du bien ! Un nouveau départ…
Paris 1993 (3h09), que s’est-il passé ?
Effectivement…
J’avais un papier pour accéder à un bon box de départ, et puis le gars avec qui
on est parti n’en a pas tenu compte, je me suis retrouvé tout derrière, dans un
box à 3h30 alors que j’avais de réelles ambitions. Commencer à doubler a été
très difficile et je me suis… énervé !
Louvain-la-Neuve 2003 (3h01)…
Oui, les 50
ans de
Il est vrai
qu’il n’y avait pas de réelle opposition.
C’est
dommage que ce marathon n’ait plus été organisé par la suite, car c’était
vraiment très chouette !
Monschau 2006 (3h01), ta remarque : quel final dans les dernières montées !
Monschau
est une course nature, que l’on commence toujours à l’aise,
Genk 2008 (2h55), course récente : le lion n’est pas mort et reprend
espoir !
Après
Dublin et ses doutes, recourir en 2h55, tout seul, en ayant de bonnes
sensations, j’ai repris plaisir au marathon. Je gère, j’accélère… la course
parfaite.
Je mets 6
ou
Pour moi,
cette course est une véritable victoire, un nouveau départ !
C’est quoi la joie du marathon ?
C’est le
fait de se retrouver seul face à soi-même, c’est un défi…
Seul avec toi… à partir de quel km ?
Oh !...
Ca peut être dès le début. En général, c’est à partir du semi.
Dans la
première moitié, souvent, on est encore en groupe, mais même dans un groupe, le
marathon est une course individuelle, c’est chacun pour soi, il n’y a pas de
jeu d’équipe.
Le marathon
c’est très égoïste, la course à pied c’est très égoïste…
Le marathon, c’est quoi, de la course à pied ou
du mental ?
…Je pense
que c’est plus du mental… oui, c’est du mental !
En 2001, marathon de Schaerbeek (2h51), 105
tours de 400m, sur une piste !
N’est-ce pas de la folie ?
Non, pas du
tout… C’était mon premier marathon sur piste, je connaissais beaucoup de monde,
c’était très agréable. J’avais été à ce marathon pour faire plaisir à Dirk,
l’organisateur.
C’était
très bien organisé, très bonne ambiance, avec TV grand écran qui indique le
nombre de tours restants. Marc Vanderlinden avait calculé que comme on courait
principalement sur le 2ème couloir, à la fin de la course, nous
avions couru environ 450 à 500m de plus que la distance officielle.
Voilà un
bel exemple d’une course de type « mental », si tu n’es pas bien au
10ème km, c’est vraiment très long !
En finale,
ça passe très vite. C’est étonnant, mais c’est comme ça…
C’est
pourquoi je voudrais aller là-bas pour mon 100ème.
2002, c’est le Québec (2h46), ton marathon le
plus lointain. Comment t’es-tu retrouvé au Canada ?
Raison
familiale, ma belle-sœur y résidait à cette époque.
En achetant
le journal local, 2 jours avant l’épreuve, j’ai vu qu’il y avait un marathon
organisé sur l’Ile d’Orléans. Il n’y avait aucune indication quant à
l’inscription, ça a été une véritable enquête de ma part pour arriver à savoir
comment participer !
Marathon
sous la pluie, seul belge dans la course, 4ème.
Revenons à tes débuts : 1988, Echternach,
2h44, tu indiques dans tes remarques que c’est là que tu te convaincs que le
marathon est ton « truc ». Pourquoi ?
C’était mon
3ème marathon, après un 3h30, un 2h52…
De superbes
sensations, les 10 derniers km très rapides… je dépasse des dizaines de
coureurs et je termine « frais », c’est mon truc !
Quand on voit que ta moyenne générale sur 97
marathons est de 2h59’06’’, qu’est-ce que ça t’inspire comme
réflexion(s) ?
Que je dois
me dépêcher pour les 3 derniers car je voudrais arriver sous les 3h en moyenne
générale sur 100 marathons…
Je suis
relativement content car ça veut quand même dire, au fil de ces 100 marathons, que
je suis resté plus-ou-moins constant.
En fait, je
suis surtout surpris, ce ne sont pas des choses auxquelles je m’attache, je n’y
avais jamais pensé avant que tu m’en parles…
Dans ces
marathons, il y en a quand même une dizaine où j’ai accompagné des copains pour
qu’ils arrivent à battre leur propre record, et donc, ce sont des courses où,
par définition, je n’ai pas moi, été à fond.
Il faut remarquer que sur 97 marathons, tu en as
fait 62 sous les 3h.
C’est impressionnant !
C’est
bien…c’est chouette !
J’espère
que dans le futur, j’aurai encore l’occasion de descendre sous les 3h.
Pays |
Nombre |
Belgique |
53 |
France |
19 |
Pays-Bas |
16 |
Allemagne |
4 |
Luxembourg |
2 |
Autriche |
1 |
Canada |
1 |
Grèce |
1 |
Irlande |
1 |
Maroc |
1 |
Monaco |
1 |
Total |
100 |
On connaît à présent tes 100 marathons.
Tu en as couru 53 en Belgique, 19 en France, 16 aux Pays-Bas, 4 en Allemagne, 2 au Luxembourg
et 1 à chaque fois dans un pays différent.
Ca nous fait quand même 53 % de tes
marathons courus en Belgique… Pourquoi ?
Par
commodité. C’est beaucoup plus facile, je peux faire le déplacement en une
seule journée, ce qui est important au niveau familial.
D’accord, mais des marathons plus éloignés
peuvent être combinés avec une excursion familiale…
Maintenant
que les filles grandissent, nous commençons à le faire.
Ville |
Pays |
Nombre |
Bruxelles |
B |
11 |
Paris |
F |
10 |
Huy |
B |
9 |
Rotterdam |
NL |
8 |
Médoc |
F |
5 |
Middelkerke |
B |
5 |
Schaerbeek |
B |
5 |
Courtrai-Bruges |
B |
4 |
Etten-Leur |
NL |
4 |
Visé |
B |
3 |
Amsterdam |
NL |
3 |
Anvers |
B |
3 |
Genk |
B |
3 |
Monschau |
D |
3 |
Beloeil |
B |
2 |
Echternach |
L |
2 |
Torhout |
B |
2 |
Athènes |
GR |
1 |
Beernem |
B |
1 |
Berlin |
D |
1 |
Chambord |
F |
1 |
Dublin |
IRL |
1 |
Gand |
B |
1 |
Louvain-la-Neuve |
B |
1 |
Maassluis |
NL |
1 |
Marrakech |
MA |
1 |
Monaco |
MC |
1 |
Nieuwport-Ypres |
B |
1 |
Orléans |
F |
1 |
Québec |
CA |
1 |
Reims |
F |
1 |
Vienne |
A |
1 |
Watervliet |
B |
1 |
Woluwé St-Pierre |
B |
1 |
|
|
|
En France, tu as fait 10 fois Paris…
Oui, j’aime
particulièrement cette course.
Tu es très fidèle à certaines courses è Bxl : 11 fois, Paris : 10 fois, Huy : 9 fois,
Rotterdam : 8 fois, 3 autres : 5 fois…
Pourquoi les mêmes et pourquoi aussi ne
pas découvrir plus souvent d’autres courses ?
C’est vrai
que les marathons en Belgique me permettent de revoir des copains que je ne
vois qu’en courses… Par exemple, ça peut paraitre fou d’aller 9 fois à Huy,
mais Claudio, l’organisateur est quelqu’un que j’apprécie particulièrement et
pour lui faire plaisir, j’y suis retourné à répétition. Pourquoi
Schaerbeek ? Pour les mêmes raisons : pour faire plaisir à
l’organisateur. Etten-Leur : c’est facile au niveau de la gestion, en un
jour, bonne ambiance…
Quel est le marathon que tu conseillerais à un
débutant ?
Sans
hésitation : Paris !
Il y a
beaucoup de monde à ce marathon… mais je dois avouer que je bénéficie en
général d’une bonne place au départ, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Celui qui compte courir en 4h risque des bouchons ce que moi, je ne rencontre
pas. Mais sinon, au niveau de la ville, de l’ambiance, du parcours, de l’expo
marathon, tout est fait pour le coureur !
Ton plus grand regret en marathon, celui que tu
aurais voulu faire et que tu n’as pas fait (ou pas encore), c’est quoi ?
Houlà !
C’est une question piège… Je n’ai pas de liste.
Je ne
connais pas tout les marathons qui existent…
Beaucoup rêvent de New York…
Pas du tout
pour moi… mais alors pas du tout !
Parce que
je trouve que ce n’est pas une course, c’est du business, et pour le même prix,
je peux faire beaucoup d’autres courses !
Mon souhait
pour les courses à l’étranger est de les faire avec Françoise et mes filles.
Actuellement,
New York est hors de portée…
J’y irai
peut-être un jour, mais j’ai des tas d’envies de courses qui passeront avant.
Tu dis qu’il y a encore des tas de courses que
tu voudrais encore faire… n’est-ce pas dommage, quand on arrive à 100
marathons, dont 53 en Belgique, de ne pas en avoir déjà réalisé plus de
différentes ?
Je n’étais
sans doute pas prêt à ce moment là… Il y a des raisons à tout.
Non, je ne
regrette absolument rien…
Les questions des Copines et
des Copains :
Question de Régine Wiart :
Bien entendu, la différence d’âge joue, quel
était ton état d’esprit à la veille de ton 1er marathon ?
Et bien les
choses sont claires : à la veille de mon 1er marathon
(Etten-Leur, 1987, 3h31’), j’ignorais que j’allais en courir un. Donc ça a été
une surprise pour moi de le terminer et c’est là que j’ai découvert ce que
c’était…
J’étais
parti pour un semi… Totalement novice dans ce club, à la limite, j’ignorais ce
que « marathon » signifiait !
Une
heureuse histoire…
Question de
Pourquoi n'as-tu jamais essayé d'atteindre le
maximum de tes possibilités en marathon ?
Penses-tu avoir jamais atteint ce
maximum ?
Non, pas du
tout, je pense en effet n’avoir pas atteint « le » maximum…
Pour moi,
ça a toujours été un plaisir, courir avec des copains, de faire des autres
courses…
Oui, j’ai
peut-être fait là une erreur stratégique mais je ne regrette rien car je me
suis vraiment bien amusé durant ces années. Certaines années, je faisais 50 ou
55 courses, avec là-dedans des marathons de 2h35 / 2h40.
Peut-être
que si j’avais planifié… et c’est aussi pour ça que j’ai toujours refusé
d’avoir un entraîneur, je veux courir quand ça m’arrange, où je veux et comme
je veux.
Question de
François, pour courir 100 marathons, il faut
bien sûr être fêlé. Mais, l’es-tu un peu, beaucoup, passionnément, à la
folie ?
Sans doute
un peu fêlé… mais je pense plutôt « passionnément » !
Je reste
malgré tout passionné par le marathon, beaucoup plus en tout cas que pour les
autres courses.
Question de
Pourquoi n'as-tu jamais vraiment suivi les
conseils d'un entraîneur ?
Peut-être
parce-que je ne veux pas avoir à me justifier auprès de quelqu’un, et surtout,
comme c’est un plaisir, je ne veux pas que l’on me dise que je
« dois » aller courir telle course ou ne « pas faire »
telle autre course parcequ’un tiers juge que ce serait mieux pour moi !
Je tiens
trop à ma liberté !
OK, mais quand on court pendant des années
110km/semaine, ça sous-entend une planification…
Tout-à-fait,
mais je pense que quand je courrais avec Jean (Snoeck), on en discutait
souvent, mais on n’était pas dans le cadre d’une relation entraîneur/entraîné, c’était
une relation où chacun faisait ce qu’il voulait.
Quand je
vois certains qui cachent à leur entraîneur qu’ils vont faire telle ou telle
course… moi, je ne veux pas en arriver à ça !
Je tiens à
« prendre mon pied », quand je veux !
Mais quand tu faisais tes 110km/semaine,
était-ce structuré ?
Très
structuré, mais on le faisait à nous deux. En se basant sur ce que l’on
entendait, sur ce que des copains faisaient, ce que nous lisions dans des
revues…
Ce n’était
peut-être la meilleure des manières, mais c’est ce qui nous convenait le mieux.
Question de Régine Wiart :
Après 99 marathons et X milliers de
courses en tout genre, te comparant à un artiste qui remonte sur scène pour la
100ème du même spectacle, y a-t-il toujours une certaine
excitation ? La trouille ? Quelle est la motivation ?
Oui, il y a
toujours de la motivation, c’est toujours un défi, sinon, je ne le ferais plus.
Les
sensations sont évidemment forts différentes, elles sont moins fortes… ce qui
est beau dans le marathon, à mes yeux, c’est l’inconnu !
Et quand on
est moins entraîné, on va moins dans l’inconnu car pour moi, l’inconnu, c’est
aller chercher un meilleur chrono, là, je suis loin de mes « bons »
chronos, donc j’ai moins de sensations.
… pour toi, l’inconnu du marathon, ce n’est que
le chrono ?
Non, c’est
gérer son effort, son corps…, mais gérer au plus haut niveau, au meilleur
moment possible, en étant le plus affûté possible. Pour moi, si je n’ai pas
vraiment de motivation chrono, les sensations sont moins bonnes,
forcément !
Terminer !,
je sais que je pourrai toujours terminer… mais comment ?
Ton plaisir, c’est donc le chrono…
Si tu devais courir un marathon mal organisé,
avec des mauvaises conditions météo, vivre la galère, avoir un mauvais mental
mais sortir un bon chrono, est-ce que ce serait pour toi un marathon
réussi à tes yeux ?
C’est
impossible ce que tu viens de dire !!!
Si j’ai de
mauvaises sensations et un mauvais mental, je ne ferai jamais un bon
chrono !
Un bon
chrono ne vient que si tu as une bonne gestion, un bon mental, le bon entraînement,
la bonne forme au bon moment…
As-tu peur au départ d’un marathon ?
Malheureusement,
actuellement, vu mon entraînement limité, je peux dire que je n’ai plus peur
car je sais que je saurai toujours terminer.
Avant oui…
mais c’est cette part de peur qui est excitante dans un marathon, et que
j’espère retrouver. C’est justement de tout donner pour obtenir un bon
résultat, c’est ça qui est gai, il y a la montre… mais il y a tout le
reste : les jambes, la tête.
A
nouveau : les sensations !
Question de Charles
Stockmans (le Papa de François) :
Comment a-t-il été
capable de dénicher une femme qui accepte de le voir disparaître si souvent
pour le voir revenir transpirant.
C’est une
question à lui poser…
On va le faire ! (voir page 22)
Mais quelle est « ta réponse » ?
Joker !
Question de
Quel sera ton objectif après les 100 marathons
?
J’aimerais
bien en refaire un convenablement… redescendre sous les 2h45 ou en-dessous.
Mais si je
vois que ce n’est pas possible au niveau de mon organisation, refaire des
courses-natures, des trails… Sûrement pas des 100 bornes ou des 24h.
Je me
maintiens au niveau du marathon. Plus long, je pense que pour moi, physiologiquement, ce n’est pas bon. En tout
cas, je n’en ai pas envie, ça ne me tente pas !
Oui… !
Continuer dans les marathons, aller dans d’autres villes, faire des voyages.
New York ?
(rires)
Oui, peut-être… d’ici 5 ou 6 ans, on verra !
Question de
François. Considérant qu’une foulée fait
environ
Je ne sais
pas, je dois sans doute avoir une résistance exceptionnelle. Je n’ai été que
très, très rarement blessé, ce qui m’a permis de faire 5 à 6 marathons chaque
année…
Peut-être
le fait de faire beaucoup de vélo et d’avoir beaucoup nagé. Actuellement, je
fais encore beaucoup de vélo, c’est peut-être là le secret.
Encore une
chose, comme mes foulées sont relativement courtes et font plutôt 60cm que
1m20, tu peux doubler les chiffres…
Question de Régine Wiart :
N’as-tu jamais eu envie de tout
arrêter pour changer de sport ou d’activité ?
Si oui quel serait ton choix ?
Non...
enfin !, j’aurais bien voulu faire un sport d’équipe mais je n’en ai pas
eu l’occasion quand j’étais plus jeune, et donc j’ai commencé la course à pied
par facilité, il ne fallait demander à personne. Et puis, c’est entré dans mes
habitudes…
Mais c’est
vrai qu’un sport d’équipe me manque !
…et quoi par exemple ?
Je n’en
sais rien car je n’ai aucune expérience en cette matière.
Mais quand tu cours dans un peloton, l’un tire
l’autre…
Tout à
fait, mais in fine, c’est quand même
chacun pour soi !
Quand tu as
des problèmes en marathon, personne ne t’attend !... sauf à de très rares
occasions.
Question de
Quel est ton prochain défi sportif ?
Secrètement : j’aimerais bien faire un triathlon complet.
… et qu’est-ce qui
t’effraie le plus là-dedans ?
De manquer de volume d’entraînement, un triathlon
complet ne s’improvise pas…
Tu penses que tu
trouverais du temps pour t’entraîner ?
Non, pas du tout ! C’est pourquoi, je n’en fais pas… faire un complet en plus de 15h ne m’intéresse pas ? Si je ne mets jamais cette envie en pratique, ce ne sera pas grave, ce ne sera pas un échec.
10 mai 2008 (3ème
entrevue)
L’essentiel s’est déjà dit lors des deux
premières entrevues…
Il reste encore à François à répondre au solde
des questions posées par les copines/copains
Question de
François, à quoi tu « carbures », où
trouves-tu toute cette énergie ?
Au niveau
alimentaire, je carbure à un régime tout-à-fait normal… Je ne me prive de rien,
je ne fais pas vraiment attention. C’est vrai que je ne bois jamais d’alcool et
que je mange très peu de graisses, en général, je suis plus « sucré » que « salé » et ça joue un rôle.
Pas d’alcool, peu de graisses, est-ce un
choix ?
Non, ce
n’est pas un choix délibéré, c’est venu comme ça…
Je suppose qu’étant étudiant, tu as quand même
eu droit à une « biture » ?
Non, pas du
tout !
Malheureusement
ou heureusement, je ne sais pas…
C’est quelque chose que tu te réserves pour
plus tard ?
C’est plutôt
mal parti mais on verra…
As-tu déjà été en panne de carburant pendant
une course ?
Oui, bien
sûr, j’ai eu de sévères hypoglycémies, d’autant plus qu’au début, +/- mes 30
premiers marathons, je ne buvais et ne mangeais rien pendant la course… par
manque d’expérience, d’information ou de coaching. C’est quelque chose
qu’évidemment je ne fais plus, même si je pars pour 1h, je prends à boire avec
moi.
Actuellement, quand tu pars pour une course
pour laquelle tu as de l’ambition, comment gères-tu l’alimentaire dans les
jours qui précèdent ?
J’essaie de
réduire au niveau des fruits car je suis être fragile des intestins… et je
mange beaucoup de crêpes, même le matin de la course !
Les pâtes,
ça fait bien longtemps que j’ai arrêté, j’en ai un vrai ras-le bol…
…et pendant le marathon, prends-tu des « sucres rapides » ?
Je ne
marche qu’à la banane ! Dès le 5ème km, je commence à en
prendre.
Jamais de
tubes du glucose, jamais de boissons énergétiques… à tort ou à raison !
Autre chose à dire ?
Oui, je
bois tout les jours beaucoup d’eau. Je pense que c’est l’une des raisons pour
laquelle je ne me blesse pas beaucoup, je suis en général toujours parfaitement
hydraté. Je crois que c’est quelque chose de vraiment très important !
Question d’Oliver Martin :
Après les 100 marathons, passes-tu aux
"télé, bière et pantoufles" ?
Oui, j’en
ai parfaitement le profil !
As-tu une télé ?
Non !
As-tu des pantoufles ?
Non !
Bois-tu de la bière ?
Non !
En effet, il semble que ce soit vraiment
« mal barré ! »
Question de Marc Vanderlinden :
Oublie ta modestie un moment et dis moi, si tu
ne t’étais basé que sur un marathon de qualité par an, que penses-tu que aurais
fait au meilleur de ton potentiel ?
Je crois
que si j’avais « travaillé » par objectifs, tout en supprimant les autres
courses, peut-être que j’aurais pu atteindre les 2h30…
Mais je
pense sincèrement que le fait d’avoir couru toutes ces courses dans un contexte
moins stressé, m’a quand même permis de faire de bons chronos.
Ton record est de 2h35, la différence n’est pas
énorme…
Je n’aurais
jamais pu faire 2h20 car je me sais limité au niveau de la vitesse, pas pour le
cardiovasculaire, mais pour le locomoteur.
Question de
Tu as fait 100 marathons, as-tu l’envie d’en
faire un 101ième ou comptes-tu passer à du plus long ?
A Dublin
(10/2007, 3h09), je m’étais dit STOP après le 100ème.
Depuis,
j’ai retrouvé ma motivation… mais il est fort probable que mon 101ième
ne sera peut-être pas en janvier 2009, mais plus tard dans la saison.
Oui, il y a
de la motivation pour en refaire, mais je me donnerai sans doute les moyens
pour faire un bon chrono.
A
C’est assez amusant, car lors de notre précédente
entrevue du 22/03 (nous sommes le 10/05), tu m’avais dit que jamais on ne te
verrais sur un 100 bornes…
En effet…
C’est en parlant avec ce gars que je me dis que peut-être c’est possible. De plus,
il semble que l’endroit soit superbe !
Mais bon,
je pense que je me dirigerai quand même plus volontiers vers des trails, mais
le marathon restera ma distance et ma course de prédilection !
Question de Marc Vanderlinden :
Un 100km ?
Peut-être ou jamais ?
Peut-être,
on a déjà répondu…
Question de Van Do :
Est-il facile de combiner la vie familiale et
toutes les sorties marathoniennes, les courses et les entrainements ?
Non, bien
sûr…
C’est
probablement pour ça que certaines années, j’ai plafonné dans mes chronos car
je n’ai jamais considéré mes entraînements comme une priorité. Là par exemple,
j’ai été courir à 21h jusqu’à 22h30, après avoir travaillé, souper, m’être
occupé de mes filles.
Mes
priorités sont ailleurs, ce n’est pas facile, je l’avoue, mais ce n’est pas une
raison pour renoncer.
…et ta famille, comment vit-elle ta passion de
la course ?
Je pense
que par moment, c’est parfois difficile à gérer dans le quotidien, mais tout le
monde est content de partir en voyage pour un marathon.
… donc l’option « marathon-voyage »
va se développer ?
Oui,
sûrement !
Question de
A quoi, à qui penses-tu quand tu as (très) dur
lors d'un Marathon ?
Accrocher le bonhomme qui me dépasse…
Gérer l’effort…
Question de Van Do :
Arrives-tu à faire partager
ta passion de la course à pied à ta famille ?
Es-tu le seul de la
famille à pratiquer la course à pied ?
Ma fille Cécile court un peu.
Mais globalement, je suis le seul vraiment accro.
Maintenant, cette activité nous a permis de rencontrer plusieurs très chouettes personnes que nous voyons, ou continuons à voir régulièrement. De ce fait, oui, la famille en profite.
Le jogging est un vecteur social, un vecteur de communication, et c’est important.
Question de
Qu'est-ce qui t'as motivé pour courir 100 Marathons ?
Au départ, je ne pensais bien sûr pas du tout à arriver un jour à 100 marathons…
C’est au fil du temps que cette idée s’est précisée, plus exactement vers le 85ème, où je me suis dit « pourquoi pas ? ».
Bien que je sois moins performant qu’avant et le fait de constater que je m’approchais des 100 marathons, a certainement fait que je suis resté motivé à courir cette distance.
Maintenant, tu peux me dire : « quand on est à 100 marathons, pourquoi ne pas en faire 150 ? », je n’en sais absolument rien du tout… L’avenir le dira !
Peut-on en conclure
que si tu n’avais pas fait le décompte de tes courses, tu aurais pu abandonner
le marathon ?
Non, je ne pense pas…
C’est un bien-être personnel. Maintenant, le but des 100 marathons, c’est une motivation qui m’a aidé certaines fois… En janvier, quand il fait très froid ou quand il grêle, le fait d’avoir un objectif à atteindre est un incitant à se décider à s’entraîner, c’est sûr.
Ce que Françoise en dit :
A la question : c'est quoi être la femme d'un "100
marathonien"
Je vais répondre que je savais à quoi je m'engageais même si
je ne pensais pas qu'il allait aller courir jusqu'au Québec.
En début de mariage, les entrainements longs du dimanche
matin étaient un excellent prétexte pour dormir plus longtemps chose que la
pile électrique que j'ai épousé à du mal de concevoir. Ensuite avec les
enfants, moins de grasse mat’.
Pour les enfants petites, ce furent l'occasion de belles
balades en forêt et de courses sur les chemins du BW qui les rendirent
populaires. Peut-être te souviens-tu de la photo du soir (20km) avec Cécile
lors de ce WE très bien réfléchi (et on s'étonne qu'il n'a pas de coach!!)
durant lequel il a couru le matin un 50km dans les monts renaisiens avant de
manger une glace sur le parcours des 20km- avec Cécile.
100km/semaine, c'est beaucoup de sorties avec les cops ou
seul en fonction du timing permis ou de l'humeur du jour, parfois stimulé par
l'une ou l'autre de la famille qui lui conseille d'aller se défouler. Du coup,
un peu de calme à la maison: celles qui ont un coureur de fond chez elles se
reconnaitront sans doute: tous les virusés présentent des signes cliniques
comparables.
Pour info: pas de vaccin, contagiosité possible peu ou pas
de traitement efficace sauf air pur, chemins creux et bonnes godasses avec amis
en sus.
Cà c'est sûrement un aspect qui est fondamental, les liens
positifs créés avec des gens de tous horizons, de tous profils qui au fil des
années ont partagés des "moments d'amitié" plus ou moins prolongés,
plus ou moins répétés. Parmi ces bipèdes, beaucoup sont devenus des copains,
d'autres des amis.
Aspect purement intéressé: les marathons se déroulent loin
.Chouette: on peut voyager. Choisir une destination de marathon revient à
décider d'un petit city-trip.
OK, on peut dépasser le 100ème !
Pour la diététique, no problemo !
Les pâtes, j'adore
même si je laissais François tout seul les manger nature à 5h du mat.
(vous savez les fameuses 3 heures de digestion…). Depuis lors, il a fait une
découverte magique, plus conviviale, adoptée par toute la famille : les crêpes.
À côté des crêpes maison qui restent le top n° 1, je pourrais signer une étude
comparative des crêpes préemballées (celles-ci mangées souvent froides le matin
de
Aspect supplémentaire: après autant de km parcourus, je ne
peux plus compter le nombre de chaussettes noires de boues, de chaussures
embaumant la vase, de shorts troués par les branches. Inutile d'essayer de lui
faire adopter un look "trendy", il n'en n'a rien à faire: des bonnes
godasses (oh non ! surtout pas les passer à la machine - quels mécanismes
machiavéliques les femmes de coureurs développent-elles pour que leur mari
aient des chaussures propres??), un cycliste (avec poche pour la clé), un
T-shirt (pourquoi en acheter il en a encore plus de 100) j'oublie les
chaussettes, pas de survêt ni de collant il fait trop chaud (sauf vers 0°).
Voilà le look Stockmans après 99 marathons et beaucoup
d'efforts inutiles de ma part pour le relooker.
Ce que Jacques en dit :
*
* 30 ans de courses de longues
distances -
* 19 marathons
* Sedan-Charleville -
* Qualification pour Hawaï sur
Ironman pour mes 65 ans
La question: pourquoi 100
marathons ?
Le chiffre est évidemment
symbolique et, même si le marathon a perdu beaucoup de son mythe, il reste une
prestation physique qu'on ne fournit pas impunément.
Lorsque François a disputé son
premier marathon, -et il s'y est pris très jeune puisqu'il avait à peine plus
de 20 ans-, le chiffre 100 ne lui hantait certainement pas l'esprit. Mais
voilà, quand on a des dispositions hors du commun on ne voit pas non plus
les choses comme le commun des mortels. François s'est très vite rendu compte
que cette distance, entourée encore à l'époque (milieu des années 1985) par un
halo de mystère et marquée par le souvenir de défaillances historiques de
grands champions, c’était "son truc". Il s'est bien concentré
quelques années sur l'amélioration de son meilleur temps sur la distance, mais,
finalement, cela n'a jamais été son premier souci, pas plus que la technique de
course. En 1992 il avait déjà établi sa meilleure marque définitive: 2h35’48’’
à Rotterdam. Il n'avait que 26 ans. Certes, François aurait pu encore
sensiblement améliorer ce record par la suite, mais pour cela il aurait dû
sacrifier un certain côté improvisé de sa manière de courir, qui convenait
parfaitement à son état d'esprit, et il n s'est jamais résolu à le faire. Il a
donc, en permanence, fonctionné au "coup de cœur", à l'intuition, à
la sensation et cela lui a certainement permis de vivre des moments intenses,
surprenants, euphoriques, émotionnels que le commun des coureurs ignore, mais
aussi quelques grosses déceptions, des déprimes et des sérieux calvaires, qui
ne font que mieux apprécier les réussites suivantes !
Mais avoir disputé 100 marathons
quand on a à peine 42 ans, cela demande d'abord une santé de fer. Et,
de fait, François a été largement épargné par les bobos, grands ou petits, en
dépit de prises de risque parfois énormes... Ensuite il faut les capacités
physiques adaptées. Et là François n'a rien à envier à personne : une endurance
folle, une capacité de récupération hors norme et voilà la recette pour partir
à l'assaut de ces 100 marathons. Mais il fallait un dernier élément déterminant
pour y arriver: la capacité de lier cet exploit à la notion de plaisir ! S'il
avait dû se traîner à chaque fois jusqu'à la ligne, s'il avait dû calculer
chaque fois ses temps de passage à la seconde près par rapport à des tableaux
de marche contraignants, il n'aurait sûrement jamais atteint ce chiffre. Mais
avec les qualités qui sont les siennes, bien qu'il soit maintenant jeune
vétéran, il a pu combiner ses "folies passagères" avec le pur
agrément de courir. La sensation de maîtriser son sujet sans se sentir
redevable d'une performance, ni vis-à-vis de lui-même ni vis-à-vis des
autres.
Et pourquoi changerait-il à 42 ans
??
Ce que Bernard en dit :
Début en course à pied en
catégorie Cadet (13ans)
12 marathons à ce jour
Ma course préférée : joker
Prochains grands projets :
Marathon de Cheverny et celui de La Roche en Ardennes.
Et puis… un jour le marathon de
New York.
100 marathons !
Anvers, un jour d’avril 1997.
Je me lance pour mon premier
marathon.
Au 37ème kilomètre, je
m’effondre littéralement. La suite du parcours, je la fais en rampant, me
jurant bien que plus jamais on ne m’y reprendrait.
Anvers, un jour d’avril 1998.
Je me lance pour mon deuxième
marathon. C’est encore pire que la première fois. Cette fois-ci, c’est décidé, il
n’y aura pas de troisième tentative. Serment d’ivrogne ou bien une façon de
confirmer l’adage que seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis ?
Viendront ensuite Eindhoven, Echternach, Rotterdam plusieurs fois, Amsterdam,
Bruxelles, Paris, La Roche en Ardennes… au total 12 ou 13. Je ne sais déjà
plus. Plus que 88 marathons à courir et je te rejoins. Comme on peut
raisonnablement en compter deux par an en moyenne, il me faut tenir jusque 90
ans passés. Bon, il est temps de s’y mettre.
100 marathons, cela nous donne
Ce que Raymond en dit :
30 ans que je cours,
85 marathons (projet de 90 en fin
d'année sauf problèmes…)
La course que je préfère ? è c'est la prochaine...,
Grand projet sportif ? è là c'est la montagne.
100 marathons :
Que représentent 100 marathons
pour moi ?
100 décisions.
Cent fois décider de participer à
un marathon. Faire le point sur son niveau d’entraînement, l’améliorer, ou le considérer
suffisant, se fixer une date, rechercher l’épreuve adéquate ; date, lieu, parcours,
nombre de participants, qualité et sérieux de l’organisation,
convivialité.
Il faudra y croire à ce marathon,
le moral est très important pour surmonter le doute, la fatigue, en cours
d’épreuve.
Mais aussi cent fois l’occasion
d’apprendre à mieux se connaître, à conforter sa volonté de faire bouger la
carcasse, de savourer les réussites et
d’effacer les échecs, toutefois relatifs.
Enfin côtoyer cent fois des coreligionnaires,
seuls à même de comprendre vos émois marathoniens !
N’ayant que 89 marathons à
déclarer au moment de pondre cette bafouille, elle n’est évidemment crédible
qu’a 89%.
Ce que Jean en dit :
nombre d’année que je cours: j'ai
couru de 1980 à 2005
nombre de marathons : 12 (à
vérifier)
la course que je préfère: le
marathon
le(s) grand(s) projet(s) sportif(s) : plus
aucun. (Un problème au pied gauche ne me permettait plus de continuer à
courir. Une intervention chirurgicale ratée a définitivement mis fin à mes
espoirs de reprise).
C’est lors
de mon arrivée au GAL en décembre 1992 que j’ai fait la connaissance de
François.
Nous étions
tous deux à la recherche d’un compagnon d’entrainement et le déclic fut
immédiat. Dès le mois de janvier suivant nous avons commencé nos longues
sorties matinales du dimanche. Le rendez-vous était fixé avenue Schaller à 8h
et nous parcourions une boucle qui nous menait aux étangs de Tervuren.
Au début de
nos entrainements de fond, le tunnel pour piétons n’existait pas à Notre-Dame
de Bonne-Odeur et nous traversions le ring en surface, ce qui n’était pas
l’option la plus prudente. Lors de notre toute première traversée, François
s’est écrié à cet endroit : « Non mais tu as vu celui-là : il
roule au moins à 80 km/h ! ». Je me suis demandé avec quel kamikaze
je m’étais embarqué mais ce sentiment a aussitôt disparu et ce fut le début
d’une longue amitié et d’une connivence qui nous permirent de pratiquer notre
sport favori dans des conditions optimales.
Les sorties
en forêt et les séances sur piste étaient programmées, ainsi que le volume
hebdomadaire. Nous parvenions de la sorte à progresser régulièrement et à
réaliser de bonnes performances.
L’endurance
et la force de François semblaient ne pas connaitre de limites. Ainsi, durant
plusieurs mois, il a effectué les longues sorties dominicales en poussant un
buggy dans lequel était assise Cécile qui se montrait fort patiente, moyennant
quelques ravitaillements en biscuits. Je dois avouer que la tactique ne s’est
pas révélée aussi payante avec Lise qui aimait affirmer son indépendance.
Nous
courions par tous les temps, même les plus froids. Témoins, ces deux gendarmes
médusés qui ont arrêté leur camionnette par un matin de février glacial et
enneigé pour nous regarder passer le long des étangs de Tervuren.
Au rayon
des compétitions, les bons souvenirs se bousculent sur toutes les distances. Il
y a bien sûr les épreuves du Brabant Wallon, des courses de
Voilà, il y
aurait encore tant de choses à raconter mais la plus importante, je l’ai gardée
pour la fin : c’est l’amitié vécue durant ces nombreuses heures
d’entrainement et de compétition.
C’est
pourquoi, je voudrais te remercier, François, de m’avoir ainsi
« tiré vers le haut » durant toutes ces années.
Ce que Marc en dit :
Marc Vanderlinden
Je cours depuis 1988
Je dois avoir fait 45 marathons et
autant d’Ultras
Je n’ai pas UNE course préférée
mais en général, celles dans la nature, les champs, la forêt, la
montagne !
Un 100km en fin d’année et avoir
1001 courses dans trois, quatre ans (j’en suis à 850)
Ce qui me frappe le plus, c’est la
qualité de tes marathons : pour toi, 2h45, c’est un entraînement
intensif que tu peux faire n’importe quand, et là, je tire mon
chapeau !
Je ne sais pas si comme toi,
j’en ferai 8 à 10 par an à ce rythme.
J’ai toujours pensé que
tu pourrais faire un bon coureur Ultra. L’endurance est innée
chez toi, et qui plus est, tu ne manques pas de vitesse. Je dirais
donc que, le nombre est respectable mais les chronos établis le sont plus…
Enfin, j'ai 42 x 42km à mon actif
mais je ne crois pas que je vais faire 100 x 100km!
Bravo à toi, François, toi qui
jongle avec vie de famille, travail et marathons!
Ce que Thierry en dit :
Début en course à pied 1987
(entrée au RCB-GAL en 1994)
2 Marathons
Les courses préférées : le
Cross de Bousval, L’Ardennaise et Les Foulées Hivernales
Projets : un triathlon longue
distance (semi) et quelques marathons
Beaucoup de personnes tentent le défi du marathon
car la course à pied n’a rien de particulièrement technique en apparence et
chacun peut y parvenir. Il faut en dehors d’une bonne condition, des traits de
caractère car si les 30 premiers kilomètres peuvent ressembler à une promenade
à allure rapide, pour beaucoup, les 12 derniers kilomètres ce n’est plus le physique
qui fait avancer les choses mais la volonté d’arriver jusqu’au bout.
La volonté, voilà un trait de
caractère qui a fait avancer François au cours de ses 100 marathons.
100 Marathons, c’est rester
motivé, s’entraîner sur des longues distances et se dire qu’aujourd’hui, même
si le temps est mauvais, il ne faut pas avoir peur de souffrir. Ne pas avoir peur de souffrir tout en étant connecté avec
soi-même et les réalités de tous les jours. C’est avec François que j’aurai
appris qu’en sport, un surcroît de souffrance amène un surcroît de gratification
au terme de la course. Un adage important de notre Ami en course, est qu’il ne
faut pas avoir de crainte à s’exposer pour se renforcer.
Un marathon n’est jamais
équivalent, il faut dans certains cas avoir du courage pour « affronter
des vérités » très personnelles. Se rendre compte que son véritable
adversaire c’est soi-même que dans certains cas c’est en perdant du terrain que
l’on apprend le plus sur soi-même ! On pourrait rejeter la faute à un
autre, se plaindre de
100 marathons c’est arrêter de
rêver sa vie mais la mettre en route. C’est établir une véritable relation de
performance durable !
Vous imaginez courir 100 marathons soit
Oui, François a mis sa vie en
route, elle n’est pas près de s’arrêter, il y aura j’en suis persuadé un 101éme
marathon, 102éme marathon, un ……
Bonne route mon Ami François.
Dernière remarque importante :
François a couru l’ensemble de ses cent marathons à une moyenne générale de
2h59’08’’
Impressionnant !
Ivan
10/2008